PROCHAINES DISPONIBILITÉS : MAI 2024

Foire Aux Questions à destination des graphistes

Collègues graphistes et bébés freelances, vous êtes de plus en plus nombreux à me demander des conseils ou des partages d’expérience. J’en suis très touchée et je tiens à vous en remercier sincèrement. Si j’ai à cœur de tous vous répondre avec attention, je n’ai malheureusement plus le temps pour cela. Alors, j’ai décidé de réunir ici et en un seul endroit toutes les réponses aux questions que vous me posez souvent. J’espère que cela pourra vous aider à avancer plus sereinement dans la merveilleuse aventure de l’indépendance ! Parce qu’il y a beaucoup de choses et pour vous aider à vous y retrouver, j’ai regroupé les questions par thèmes ! Bonne lecture.

Mon parcours

Quel est ton statut ?
As-tu fais une formation pour gérer ton business ?
Comment as-tu réussi à trouver tes premiers clients ?
Combien de temps as-tu mis avant de vivre de ton activité ?
Est-ce que tu démarches toujours ?
Est-ce que le travail en équipe te manque ?
La grosse question de la légitimité !
Comment as-tu réussi à avoir cette proximité avec tes clients ?

Tarifs & devis

Comment as-tu construit ta grille tarifaire ?
Comment bien deviser et définir le juste prix ?
Et pour des prestations que l’on a jamais réalisé auparavant ?
Demandes-tu un acompte à tes clients ?

A-t’on déjà négocier tes prix ?
Augmente-tu ton tarif pour les demandes urgentes ?
Comment gérer une demande qui va au delà de ses compétences ?
Sur ton site, tu proposes 2 offres mais les besoins ne sont jamais vraiment les mêmes ?
Que penses-tu des plateformes comme malt ? 

Gestion clients

Comment gères-tu les clients qui ne savent pas ce qu’ils veulent ?
Comment gères-tu un client « dans l’urgence » qui fait tout dans le désordre ?
Comment fais-tu s’il y a plusieurs décisionnaires ?
Comment refuser un projet qui ne t’inspire pas ?
Comment demander des recommandations ou des feedbacks aux clients ?

La création

Combien de temps te demande une identité visuelle ?
Proposes tu plusieurs pistes abouties à tes clients ?
Dessines-tu tes logos dans le détail avant de les vectoriser ?
Travailles-tu avec une tablette graphique ?
Comment fais-tu si tu manques d’inspiration ?

Le juridique

Le client doit-il acheter les typographies pour pouvoir les utiliser ?
Faut-il faire une cessions de droits pour chaque client ?

L’impression

Est-ce que tu accompagnes tes clients sur l’impression ?
As-tu un imprimeur partenaire qui te fait des prix pour tes clients ?
Est-ce que l’impression est inclus dans ton devis ?
Utilises-tu toujours un nuancier pour tes créations ?

L’organisation

Des conseils pour la gestion de planning et de projets ?
Comment gères-tu ton temps ?

Comment décrocher quand on travaille pour soi et de chez soi ?

Et aussi…

Es-tu passée par un CMS comme wordpress pour ton site ?
As-tu investi dans le référencement de ton site ?

Des conseils pour trouver des stages ?
Est-ce que tu prends des stagiaires ?
Que conseillerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer en parallèle d’un job ?

Mon parcours

Quel est ton statut ?

Je suis devenue auto-entrepreneur le 5 novembre 2013, un mois après l’obtention de mon Master en Design Graphique. J’ai peu hésité avec le statut d’artiste-auteur car rien que l’idée du précompte me filait des boutons. Fin 2015 et après 2 ans d’activité, j’anticipe mon dépassement du seuil de Chiffre d’affaire ( à l’époque, 33 000€ ) et je fais tout le nécessaire pour passer en Entreprise Individuelle au Régime Réel Contrôlé.

Mais cette année-là, je quitte aussi Paris pour m’installer dans ma Normandie natale et mon dossier se perd dans les limbes de l’URSSAF. ( À savoir que les URSSAF régionales ne communiquent pas entre elles ). S’ensuit deux ans de galère et 50 coups de fil à l’URSSAF pour réclamer de payer des cotisations que l’on ne me demande pas. ( Là, vous vous dites « Mais pourquoi elle râle si on ne lui demande aucune cotisation ? » Parce que je suis une fille prévoyante et que 0 cotisations = bénéfices ÉNORMES = ÉNORMES impôts = Cotisations deux fois plus ÉNORMES l’année suivante ). Et c’est effectivement ce qu’il s’est passé. C’est pourquoi, quand l’état revoit le statut de la micro en 2018 et double le seuil à 76 000€, je décide de revenir à ce statut pour me faciliter la vie.

Aujourd’hui, je souhaite pourtant retourner à nouveau au Régime Réel Contrôlé car j’investis de plus en plus dans mon entreprise et que le statut de la micro, avec son abattement forfaitaire, n’est plus intéressant aussi pour moi. Si la micro-entreprise est réellement idéale pour se lancer et pour vérifier la viabilité de son activité, ce n’est clairement pas un statut de « carrière ». Et aujourd’hui, je sais que le freelancing est mon plan de carrière.


As-tu fais une formation pour gérer ton business ?

Non, j’ai rejoins l’aventure free-lance sans avoir réellement conscience de ce dans quoi je me lançais. Avec une naïveté et une confiance qui m’ont portées chance jusqu’ici. Mais je suis d’une nature très curieuse, j’ai toujours aimé apprendre et j’ai toujours été douée pour cela. Alors, je suis aller chercher des ressources inspirantes (Freelanceboost, Thomas Burbidge et son podcast Young Wild & freelance, Idontthink et Thebboost ont été très précieux ces dernières années dans le développement de mon activité ), j’ai beaucoup lu et j’ai beaucoup appris. J’ai une capacité à assimiler rapidement les choses qui m’a beaucoup servie.

Aujourd’hui, j’envisage d’investir dans un coaching pour travailler mon « mindset », monter encore plus en gamme et m’aider à passer un « palier ». À mes yeux, la principale qualité d’un entrepreneur est d’être capable de se remettre en question pour apprendre de ses erreurs et en tirer des conclusions, d’être dans une quête permanente de progression, d’aller au devant des informations sans simplement attendre qu’elles te « tombent dessus ». 


Comment as-tu réussi à trouver tes premiers clients ?
As-tu travaillé en agence avant de te lancer ?

C’est la question qui revient le plus souvent. Mon cas est particulier car je me suis lancée en free-lance à la sortie de mes études, par opportunité plutôt que par envie. À l’époque, je voulais être salariée dans l’édition. Je n’envisageais alors pas du tout d’être indépendante, n’estimant pas avoir les épaules pour cumuler l’ensemble des casquettes du freelance. En un mois, j’ai envoyé énormément de candidatures. L’une d’entre elles était destinée à Kéribus, une petite maison d’édition consacrée au culinaire ( tiens, tiens…). Ne publiant que deux livres par an « pour le plaisir », ils n’étaient malheureusement pas en mesure d’embaucher.

Mais derrière Kéribus, il y a Julien Fouin, serial entrepreneur et propriétaire de plusieurs restaurants parisiens. Il se trouve qu’il réfléchissait depuis un moment à confier la communication de leurs établissements à quelqu’un. Je suis tombée à point nommé. Le feeling est passé et après négociations, nous avons convenu de me faire commencer en freelance, avec un forfait mensuel. C’était moins risqué pour eux et une belle opportunité que je ne pouvais refuser.

Ce statut me permettait aussi d’accepter des missions pour les Éditions du Chêne, dont j’étais restée très proche après mes deux merveilleuses années d’alternance. À eux deux, ils m’assuraient des revenus mensuels confortables pour mes besoins de l’époque. Ma collaboration avec Julien a duré trois années à raison de deux jours et demi par semaine. Cela m’a permit de me lancer avec la sécurité d’un revenu régulier, tout en me laissant le temps de développer mon réseau, d’enrichir mon portfolio et de construire un site internet efficace qui, ensemble, m’ont vite rapporté un flux régulier de clients extérieurs. Au bout de 3 ans, j’ai ressenti le besoin de me lancer « vraiment », sans ce « filet de sécurité », rassurant certes, mais qui me privait finalement en partie de ma liberté de free-lance.

Mes conseils pour obtenir vos premiers clients, je dirais : Savoir provoquer le hasard et saisir les opportunités, développer votre réseau en parlant de votre activité le plus souvent possible sans arrière pensées, construire un site internet efficace et bien référencé, avoir un peu de chance et faire preuve d’audace.


Combien de temps as-tu mis pour vivre de ton activité ?

Grâce aux restos et aux Éditions du Chêne, j’ai eu la grande chance de pouvoir en vivre dès le début. Mais, locataire d’un studio de 20 m² à Paris, célibataire et sans enfant, mes besoins financiers n’étaient pas non plus les mêmes il y a sept ans. Je n’ai en tout cas jamais eu de difficultés financières depuis que je me suis lancée et je mesure pleinement la chance que c’est. 


Est-ce que tu démarches toujours ?
Comment arrives-tu à avoir un bon portefeuille client ?

Je n’ai jamais démarché. C’est-à-dire que je ne suis jamais aller proposer mes services à quelqu’un qui ne me l’avait pas demandé. Pendant longtemps même, je n’ai pas eu de cartes de visite. Le bouche-à-oreille, mon réseau et mon site Internet m’ont très vite rapportés un flux régulier de nouveaux clients. Je dirais 50/50. Là encore, j’ai conscience de la chance que j’ai.

Mais cela ne s’est pas fait sans efforts pour autant. Mon site internet m’a toujours demandé énormément de travail. Et depuis un an que je m’investis pleinement ici ( à raison de 2 jours par mois), Instagram est devenu mon plus gros apporteur d’affaires. J’entre aussi régulièrement en contact avec des professionnels complémentaires qui sont susceptibles de recommander mes services à leurs propres clients et inversement. Cela permet de belles rencontres et de jolies collaborations.

Pour résumé, un site internet bien référencé, qui convertit mes clients idéaux, un positionnement et un personal branding qui me différencie de la concurrence, et un bon réseau de clients satisfaits et de professionnels partenaires qui font la promotion de mes services.


Est-ce que le travail en équipe te manque ?
N’est-ce pas pesant d’être toujours seule ?

Non. Même si je suis de nature très sociable, j’ai un caractère plutôt solitaire. Et je n’ai jamais vraiment aimé travailler en équipe. Je n’aime pas être dépendante des autres comme je n’aime pas que l’on soit dépendant de moi. J’aime me gérer seule sans avoir de compte à rendre à personne sur la gestion de mon temps au quotidien. 

D’un point de vue social, j’ai beau être seule derrière mon écran, je ne me suis jamais sentie aussi entourée. J’échange au quotidien avec de nombreux entrepreneurs et autres gens passionnants sur les différents réseaux, je fais partie d’Inside Freelancing, la communauté de Thomas Burbidge et de deux réseaux d’entrepreneurs dans ma ville (Dans la vie d’avant…).

Avant l’arrivée de ma fille, j’avais effectivement ressenti le besoin de m’installer dans un coworking. Mais depuis sa naissance, les journées passent trop vite et mon temps est devenu trop précieux pour le passer sur la route ou à bavarder. Et puis, j’ai besoin du calme de mes journées avant d’être bousculée par ma tempête Ninon !


La grosse question de la légitimité !

Pas de miracle, ça vient avec le temps. En ce qui me concerne, ça a pris cinq ou six ans pour que je me sente vraiment professionnelle et légitime. Et vos retours sur Instagram ces derniers mois y sont pour beaucoup.

Mon conseil pour évacuer ce fameux syndrôme de l’imposteur : MONTRER votre travail pour avoir un maximum de feed-back ( et récolter des compliments ) et INTERROGEZ vos clients sur leur satisfaction à la fin d’une collaboration. Les retours positifs vous conforteront dans votre légitimité. Quant aux remarques négatives, prenez les sincèrement en compte pour vous remettre en question et progresser encore et encore.

Personne ne peut se vanter de n’avoir fait aucune erreur. J’en ai fait, et j’en ferai certainement encore. J’ai eu par le passé des clients insatisfaits. Mais je me suis servie de chacune de ses mauvaises expériences pour me remettre en question, progresser et m’améliorer ! Et je peux vous assurer que l’on ne fait pas deux fois la même erreur ! Aujourd’hui, je regarde le chemin parcouru et je suis fière de moi. Cette année, je n’ai commis AUCUNE erreur et je n’ai eu aucun client mécontent.


Comment as-tu réussi à avoir
cette proximité avec tes clients ?

C’est lié au fait que mes clients, aujourd’hui, me choisissent pour moi, et pour ce que je transmets ici et sur instagram. Mon activité est aujourd’hui parfaitement alignée avec ce que je suis, mes valeurs, ma vision. Alors il y a forcément un lien plus fort qui se crée avec chacun de mes clients. Je crois en leur projet et j’ai profondément et sincèrement envie de les aider, de leur donner toutes les chances de réussir, comme si c’était le mien. En réalité, je les ai choisis autant qu’ils m’ont choisi ! Et c’est nécessaire pour construire une belle histoire. Du coup, je m’investis à 200 %, je me montre disponible et je finis toujours par me prendre d’affection pour mes clients.

Mon conseil : Faites toujours les choses avec cœur. L’avantage d’être indépendant, c’est de pouvoir se construire une activité sur-mesure, à son image. Vous êtes le cœur, le cerveau et l’âme de votre entreprise ! Depuis que je suis 100 % moi-même dans chacun des contenus que je crée, j’attire à moi des gens qui me ressemblent ! Et ça rend chaque projet tellement plus passionnant !

Fixer ses tarifs


Comment as-tu construit ta grille tarifaire ?

Je n’ai pas de grille tarifaire. Je facture au temps passé. Et un même support peux nécessiter le double de temps selon la complexité de la demande. Créer un logo typographique ne demande pas du tout le même temps qu’un logo illustré par exemple. Et ça vaut pour tous les supports. D’où l’importance de bien définir les envies et les besoins de votre client avant le devis. C’est pour ça que je ne donne jamais de tarifs « à froid » et que je ne fais que des devis personnalisés.

La première chose que je fais à réception d’une demande de tarif, c’est de les inviter à remplir mon questionnaire. Cela leur demande d’y consacrer un peu de temps mais il me permet de savoir précisément où ils en sont dans leur réflexion stratégiques et où ils veulent aller. Cela en refroidit certains qui voulaient « juste » un tarif. Je n’ai en général plus de nouvelles de ces personnes là et c’est tant mieux. Car je ne veux travailler uniquement pour des personnes qui ont conscience du travail et de toute la complexité que représente la création d’un logo. S’ils veulent « juste » un tarif, c’est parce qu’ils veulent « juste » un logo. Et moi, je ne fais pas « juste » des logos.

Avec le temps, je sais estimer sans trop me tromper le temps que je vais passer sur leur projet. Cela donne des fourchettes de prix assez précises pour des prestations équivalentes bien sûr, mais je m’interdis de les donner de « but en blanc » car l’investissement qu’ils mettent en répondant à ce questionnaire est à mes yeux la preuve qu’ils ont vraiment envie de travailler avec moi et pas seulement qu’ils me mettent en concurrence avec d’autres graphistes pour finalement faire leur choix seulement sur le prix. Ce questionnaire fait partie intégrante de mon parcours clients.


Comment bien deviser et définir le juste prix ?

Vous trouverez sur Internet plusieurs ressources pour calculer votre taux journalier moyen (TJM). Mais je dirais qu’il s’agit avant tout de bien se connaître pour pouvoir estimer assez précisément le temps que vous allez passer sur le projet pour lequel on vous sollicite. Avec l’expérience, c’est de plus en plus facile. Mais voici deux conseils :

(1) Posez le maximum de questions en amont pour bien comprendre la complexité et les limites du projet et être sûr de n’avoir aucune mauvaise surprise au moment de votre prestation. On a tous déjà mal deviser un projet parce qu’on avait mal anticipé tel ou telle difficulté. À chaque fois que cela vous arrive, identifiez ce qui a posé problème et la prochaine fois, mettez les choses au clair sur ces aspects-là dès le début avec votre nouveau prospect.

(2) Analysez-vous et apprenez à vous connaitre par cœur. Trackez votre temps. Combien de temps passez-vous sur telle ou telle tâche ? Avec le temps, vous saurez estimer précisément le temps que vous demande chaque aspect de votre activité.


Et pour des prestations que l’on a jamais réalisé ?

Pas de miracles, si vous ne l’avez jamais fait, prévoyez toujours plus de temps que ce que vous auriez tendance à dire instinctivement. Posez un maximum de questions à votre client sur la prestation. Ne démarrez JAMAIS quelque chose si la demande est floue dans votre esprit.

Décomposez la prestation demandée en un maximum d’étapes et identifiez s’il est possible de les assimiler à d’autres tâches dont vous savez estimer la durée.


Demandes-tu un acompte à tes clients ?

Oh oui. Toujours et sans exception. 30 % à la signature du devis. Et vous devez en faire autant si ce n’est pas déjà le cas ! C’est parfaitement normal et accepté, et vous n’avez pas à être gêné de le demander. C’est un gage de professionnalisme. Et si votre client rechigne à le payer, fuyez ! C’est de très mauvaise augure pour la suite de votre collaboration.

Par contre, ce qui est nouveau cette année pour moi, c’est que j’impose un plan de paiement : 30 % d’acompte à la commande, 35 % le mois suivant et le solde le mois d’après. Ce paiement en trois fois facilite l’investissement pour mes clients et me permet d’avoir une régularité dans mes rentrées d’argent. C’est plus sécurisant pour moi car j’ai désormais une visibilité à deux mois sur mon salaire.


Es-tu déjà tombé sur des clients qui négociaient tes prix ?

Bien sûr. Qui n’en a jamais eu ? Avant, je baissais mes prix. Aujourd’hui, je fais du GAGNANT-GAGNANT : Je baisse mes prix mais je baisse aussi la valeur de ma prestation : 2 propositions de logos au lieu de 3 ; une limite d’allers-retours alors que je n’en impose aucune en temps normal… Penser toujours GAGNANT-GAGNANT dans vos négociations. Et vous serez surpris de voir que c’est très bien reçu.

Après, il y a un vrai travail de pédagogie à faire sur la valeur de vos prestations et les bénéfices que le client va en tirer. Il y a un excellent épisode de TribuIndé avec Thomas Burbidge sur les objections clients. Je le recommande. Mais personnellement, et parce que j’ai le luxe de pouvoir me le permettre aujourd’hui, je réponds : « Très bien, je vous souhaite beaucoup de réussite dans votre projet.»  Sauf si j’ai vraiment envie de travailler dessus et dans ce cas, je propose des solutions gagnants-gagnants !


T’arrives-t’il de faire passer une demande urgente
avant tous tes projets en cours ?
Est-ce que tu revois à la hausse ton tarif ?

Oui, un projet urgent, ça se paye. J’aime beaucoup ce schéma qui résume très bien cela. Une demande urgente t’oblige à élargir tes horaires de travail si ton planning est déjà plein. Ce sont des heures supplémentaires qui se payent au prix fort. Ça demande aussi d’être davantage disponible, d’arrêter ce que tu es en train de faire pour répondre à ton client, faire les modifs qu’il te demande dès qu’il te les demande. Cela a un prix. 


Comment gérer une demande qui va au-delà de ses compétences ?

J’ai connu ça et ça a toujours était de mauvaises expériences pour moi :

(1) Parce que j’y ai passé beaucoup plus de temps que prévu et que cela n’a pas été rentable pour moi. (2) Parce que ça m’a valu des sueurs froides et des nuits blanches. Et (3), parce qu’on s’en sort avec le sentiment que notre client aurait pu avoir tellement mieux. Au final, tu facture moins cher qu’un pro parce que tu sais que tu n’es pas légitime, tu y passes plus de temps qu’un pro parce que tu galère, et tu sais que ton travail n’est pas réellement à la hauteur. Tout le monde est perdant. Et ce n’est pas ce qu’on veut, non?

Donc mon conseil : Soit 100 % transparente avec le client. Cela montre aussi ton professionnalisme, ton intégrité, que tu sais qui tu es, que tu connais ta valeur et tes propres limites. C’est une bonne chose, vraiment !

Une fois qu’ils ont toutes les cartes en main, soit vous décidez ensemble que tu fais quand même la prestation si tu t’en sens quand même capable, soit il confie cet aspect de la mission à quelqu’un d’autre. En ce qui me concerne, oser dire à mes clients ce que je ne fais pas est la meilleure décision que j’ai prise. Je me sens tellement plus légère. Et contre toutes attentes, cela ne m’a jamais fait perdre de clients depuis que je l’assume.


Sur ton site, tu proposes 2 offres
mais les besoins varient en fonction des clients ?  

J’affiche effectivement sur mon site 2 offres définies : Le pack identité visuelle à 2000€ et un audit graphique à 500€. Mais elles sont surtout là pour donner une idée de mes tarifs et faire un premier tri parmi les prospects. Car j’ai assez perdu de temps par le passé à établir des devis pour des personnes qui n’avaient clairement pas le budget pour mes services. En réalité, je ne fais que des devis sur-mesure. 


Que penses-tu des plateformes comme Malt ?

Je m’y suis inscrite en me lançant pour gagner en visibilité mais je n’ai jamais pris le temps de développer mon profil. Du coup, je n’ai jamais eu aucune demande via cette plate-forme. Je ne peux donc rien en dire « de l’intérieur».

Après, j’ai l’impression que c’est la « moins pire » de toutes. Mais si je dois donner mon avis, je pense que c’est le meilleur moyen pour le client de comparer les graphistes sur les mauvais critères et de les choisir pour les mauvaises raisons. Si, bien sur, on peut voir le détail sur chaque profil, il n’en reste pas moins qu’il se trouve d’abord face à un listing de prestataires qui affiche en premier lieu (1) la note, (2) le tarif/jour et (3) les spécialités. 

Pour moi, un client doit avant tout nous choisir pour notre univers créatif, notre « signature», nos valeurs et notre personnalité, et enfin pour l’expérience client qu’on leur offre. Une plateforme comme Malt, qui affichent des dizaines de profils et dont le premier filtre mis en évidence est le tarif/jour, ça incite à comparer sur les mauvais arguments. Et c’est le meilleur moyen de faire de la concurrence un cercle vicieux qui poussent les graphistes à baisser leurs prix. Mais ce n’est que mon avis.

Après, tout dépend de votre façon d’aborder votre métier. En ce qui me concerne, je ne veux pas faire du graphisme pour « faire du graphisme ». Moi, je ne veux travailler que sur des projets qui m’inspirent, portés par des personnes qui m’ont « choisie » et je pense qu’il vaut mieux s’investir ailleurs si c’est ce que vous cherchez aussi. À mes yeux, chercher son graphiste sur Malt, c’est la facilité, pour quelqu’un qui a un besoin urgent et pas le temps ni l’envie d’arpenter des dizaines de sites de graphistes à la recherche de « sa perle rare ». Moi, je veux collaborer avec des gens qui ont conscience de l’importance de l’identité visuelle, qui ont mûri leur projet et qui ont pris le temps nécessaire pour sourcer le graphiste idéal pour eux.

Gérer ses clients


Comment gères-tu les clients qui ne savent pas ce qu’ils veulent
et qui te délivrent un brief incomplet sans réelle pertinence ?

Ca nous est tous déjà arrivé je pense. Et c’est parce que ce genre de projets/clients est toujours très difficile à gérer que je fais très attention aujourd’hui à démarrer chacune de mes collaborations avec toute la matière nécessaire pour travailler dans les meilleures conditions. J’ai l’habitude de dire que sans brief, je ne suis rien. ⁠Et un brief incomplet ou imprécis, c’est la porte ouverte à 10 000 allers-retours, des changements d’avis et de direction artistique. Et c’est le meilleur moyen de vous épuiser sur un projet.

Alors encore une fois, je me repose à 100% sur mon questionnaire d’entrée que je perfectionne en permanence. J’ajuste la formulation des questions pour obtenir les réponses les plus efficaces possible, j’en rajoute, j’en supprime. Aujourd’hui, il est extrêmement complet. J’invite mes prospects à le remplir avant même d’échanger avec moi au téléphone. Cela les obligent à prendre ce temps de réflexion indispensable sur leur projet. J’en prends connaissance avant notre rendez-vous téléphonique et si les réponses me semblent incomplètes, impertinentes ou pas suffisamment approfondies, je suis en mesure de leur poser toutes les questions complémentaires qui me semblent nécessaires lors de notre échange téléphonique. Et si vraiment je sens que le projet n’est pas assez « mûr », il me semble préférable de refuser le projet pour le moment. Ce questionnaire, c’est vraiment les fondations de mon processus créatif. Il me permet vraiment de ne pas tomber dans ce « piège ».

N’oubliez jamais de vous positionner comme le pro, l’expert qui « sait ». Si vous estimez qu’il vous manque des informations, c’est qu’il en manque. Le temps que vous passez en amont à préciser ces points là, c’est du temps de gagné pour la suite, c’est certain. Posez les bonnes questions pour obtenir les réponses dont vous avez besoin. Si ils ne sont pas en mesure d’y répondre, c’est que leur projet n’est pas assez mature. À vous ensuite de voir si vous êtes prêt ou non à travailler pour eux malgré cela, quitte à vous épuisez à la tâche. 

Ps : Retrouvez mon article sur l’importance d’un bon brief créatif avec un modèle de brief à télécharger.


Comment gères-tu un client qui est « dans l’urgence »
et qui souhaite mettre la charrue avant les bœufs ? 

Cela m’est déjà arrivée il y a quelques années. Un barman qui avait absolument besoin en urgence d’une typographie pour le lambrequin de son store avant même la création du logo. J’ai tenté de lui expliquer pourquoi ce n’était pas dans « l’ordre des choses », puis j’ai fini par céder. Et après, je me suis sentie piégée par cette typo.

Encore une fois, ce sont des choses à définir avant la signature du devis. À toi de voir si tu as envie ou non de travailler dans ces conditions. Soit ils acceptent de suivre et tes conseils et c’est tant mieux, soit ils campent sur leur position et tu es libre de refuser le projet.

Aujourd’hui, je me sens suffisamment légitime pour imposer mes règles aux clients quand je sais que c’est dans leur intérêt. Je fais preuve de plus de pédagogie aussi. Je dis « Voilà pourquoi je pense que c’est une mauvaise idée. Après, si vous y tenez, je le ferais. Vous avez le dernier mot. Mais vous savez pourquoi, moi, je ne le ferais pas à votre place. » C’est toujours une question de posture. Si tu as suffisamment confiance en toi et en ton expertise, ils seront bien plus enclins à suivre tes conseils.


S’il y a plusieurs décisionnaires dans un projet,
traites-tu avec l’ensemble ou un seul d’entre eux ?

Un seul. Et je leur demande de centraliser les retours en un seul mail pour éviter de recevoir les informations au compte-goutte. Rien de plus désagréable que de devoir revenir plusieurs fois sur une créa avec des demandes qui se contredisent. Mais ça aussi, c’est écrit noir sur blanc dans mes propositions commerciales sur ma page « Quelques conseils pour travailler avec son graphiste ».

N’oubliez jamais que vous pouvez imposer vos conditions autant que vos clients ont le droit d’imposer les leurs. Il s’agit avant tout de dire les choses, en toute transparence, dès le début. Vous décidez alors de travailler ensemble avec toutes les cartes en main. Et plus de mauvaises surprises au cours de la prestation.


Quel motif donnes-tu si tu n’as pas envie de travailler sur un projet ?

J’ai longtemps cherché la bonne « formule » pour ce genre de situation. J’avais peur de passer pour la diva qui se permet de faire la difficile alors que tant d’autres seraient heureux d’avoir du travail. Mais moi, quand je n’ai pas envie ou que le projet ne « m’inspire » pas, je ne fais pas du bon travail. Alors j’ai compris que refuser ces projets, c’était aussi dans l’intérêt des clients. Aujourd’hui, je dis simplement : « Je suis désolée, mais je ne pense pas être la meilleure personne pour votre projet. Bonne continuation dans vos recherches et beaucoup de réussite pour votre projet ». Et si je peux réorienter vers un collègue, c’est encore mieux !

Au fond, c’est bien l’un des principaux avantages d’être entrepreneur. Avoir le luxe de choisir. Si vous voulez travailler sur des projets que vous n’avez pas choisi, autant redevenir salarié ! C’est quand même moins de soucis !  


Comment obtenir des recommandations ou des feedbacks des clients qui n’en donnent pas spontanément, sans donner l’impression de quémander ?

En demandant, tout simplement. À la fin de chaque prestation, avec ma facture, j’envoie un gentil mail pour demander de remplir mon formulaire de satisfaction. Je précise que cela ne prend que quelques minutes, et que cela m’aide vraiment à m’améliorer encore et encore. Je leur rappelle qu’il sont mes meilleurs ambassadeurs et que ce qu’ils pourront dire de moi aura toujours bien plus de poids que n’importe lequel de mes discours!

J’en profite aussi pour leur demander gentiment de me laisser un avis sur Facebook ou Google s’ils sont contents de moi et de mon travail. Si vous ne demandez pas, ils ne le feront jamais ( ou presque ) spontanément. Ne soyez pas gênés, surtout si vous savez qu’ils sont satisfaits de votre prestation. Nous avons besoin de ses recommandations. Autant qu’ils ont besoin de celles de leurs propres clients. Et si vous demandez, que peut-il se passer de pire ? Qu’ils refusent ? Et alors ?

La création


Combien de temps te faut-il pour créer une identité visuelle ?

La création d’un logo avec 3 propositions me demandent 3 jours et demi environ. 2 à 3 demi journées pour la phase de recherches, 1 journée pour l’exécution des logos et mon document de présentation et 1/2 à 1 journée et demi pour l’ajustement et la finalisation. Ensuite 1 à 2 demi journée pour la réalisation de la charte graphique. Pour le reste, tout dépend des supports demandés.


Proposes-tu plusieurs pistes abouties à tes clients avant leur choix final ?

Oui, j’envoie toujours trois logos différents et aboutis ( deux lorsque le budget est serré ). J’ai effectivement vu que certains graphistes envoyaient dans un premier temps trois MoodBoard / Direction créative pour n’en développer qu’une ( ou deux ). Ce n’est pas mon cas. D’abord parce que c’est comme cela que l’on m’a appris à l’école ( et j’ai toujours été bonne élève ). Et aussi parce que j’aurais peur que mes clients, faute de projection, passent à côté du potentiel d’une piste créative. Il se trouve aussi que pour chaque concept, je propose un logo « favori » et toujours plusieurs variantes.


Dessines-tu toujours tes logos dans le détails pour après les vectoriser ou les crées tu direct sur illustrator ?

Pas du tout. Je ne fais que des croquis très basiques pour vérifier en un coup d’oeil si le concept fonctionne ou non. Puis tout le reste se passe sur l’ordi. 


Travailles-tu avec une tablette graphique ?

Alors non. J’ai une Wacom depuis mes débuts, mais je n’ai jamais réussi à me l’approprier. Ceux qui me suivent assidument sur Instagram savent même que je travaille exclusivement avec le TouchPad de mon Macbook. Et je bosse aussi vite que vous, j’en suis presque sûre ! J’ai un Ipad depuis le début de l’année mais je n’ai pas encore vraiment eu le temps de l’explorer. Ce n’est pas l’envie qui m’en manque, surtout depuis que j’ai vu qu’on pouvait y installer photoshop et illustrator ! Je manque juste de temps libre pour expérimenter dessus. Je trouve ça vraiment très puissant en tout cas.


Si tu bloques ou manque d’inspiration, comment fais-tu ?

Aujourd’hui, cela ne m’arrive plus. Mon cerveau est bien entraîné désormais ! Mais je pense qu’il ne faut pas forcer les choses si vous sentez qu’il y a un vrai blocage. Régénérez votre énergie créative dans les temps de pause ! Une bonne nuit de sommeil, une bonne douche, une balade au grand air et parfois, le miracle se produit ! C’est aussi pour cela que je divise ma phase de recherches en demi-journées. Pour avoir le temps de « digérer » entre les deux sessions. Je vois les choses plus avec plus de clarté après.

Si ça ne vient toujours pas, demandez-vous la réelle raison de ce blocage ?Peut-être que le projet ne vous intéresse pas vraiment et vous saurez dire non la prochaine fois qu’un tel projet se présente à vous. On fait un métier créatif et je crois que l’on met une part de nous dans chacune de nos créations. Moi, personnellement, je travaille mal quand je ne suis pas enthousiaste. J’ai donc arrêté d’accepter des projets qui ne m’enthousiasment pas ! Et je suis sûre que c’est la raison pour laquelle je n’ai plus de blocages depuis longtemps !

Questions Juridiques


Si le projet comprend un achat typo, est-ce au client de l’acheter pour qu’il ait les droits d’utilisation ?

En ce qui me concerne, j’achète toujours les typos. D’abord parce que si je l’ai choisie, c’est que je la trouve réussie et je veux l’avoir dans ma bibliothèque ! Puis je leur fournis ensuite avec leur charte graphique. Mais oui, pour être parfaitement dans les règles, le client est censé l’acheter à son tour. Et nul n’est censé ignorer la loi bien sûr…


Faut-il faire une cession de droits pour chaque client ?

Honnêtement, je suis mauvaise élève sur tous ces aspects juridiques. Mais vous trouverez sur le site de Blandeen une formation très complète sur le sujet et bien d’autres ressources très utiles.

Mais oui, si vous voulez vraiment être irréprochable sur ce point, il faut faire une cession de droits sur les détails de vos prestations et les limites d’utilisation ( de lieu et de temps ) de vos créations. J’ai un document très complet pour ça, mais je ne le fournis qu’aux clients qui me le demandent. 

L’impression


Est-ce que tu accompagnes tes clients sur l’impression ?

Je demande dans mon questionnaire si mon client souhaite que je gère l’impression. Si c’est le cas, je m’occupe des recherches de prestataires les plus adaptés à son projet, des demandes de devis, puis je m’occupe de gérer l’impression en direct avec les prestataires retenus.

Quand le projet est trop compliqué techniquement parlant, je m’entoure de Maëlle Beaulieu, chef de fabrication indépendante, dont c’est réellement l’expertise et qui est donc encore bien plus calée que moi. Elle nous fait bénéficier de son expertise et de son réseau d’imprimeur et de fabricants. 


As-tu un imprimeur partenaire qui te fais des prix pour tes commandes clients ?

Non. D’abord parce que je n’ai jamais demandé. Et aussi parce que j’estime qu’ils doivent être rémunérés à leur juste valeur ( les sites d’impression en ligne leur font déjà suffisamment de mal ). Et de l’autre, cela représente un investissement déjà assez important pour mes clients pour que je prenne une commission sur le travail des imprimeurs. Mais sinon, j’ai des imprimeurs chouchous avec qui je construis de belles relations.


Est-ce que l’impression est inclus dans ton devis ?

Non. Déjà parce que le tarif d’impression dépend du choix du papier, de la technique utilisée, des finitions désirées et que ça, vous ne pouvez pas le prévoir à l’avance. Pour moi, c’est vraiment la création définitive qui induit les finitions et le choix du papier. Donc impossible à anticiper en amont. Le tarif dépend aussi de l’imprimeur bien sûr et il y a plein de critères qui peuvent être important aux yeux du client dans le choix de son prestataire ( Leurs spécialités, leur localisation, leur engagement environnemental ).

Ensuite parce que je suis en micro-entreprise et que je ne peux pas déduire mes frais professionnels de mon Chiffre d’affaire. Facturer à mes clients leur impression revient à le déclarer dans mon chiffre d’affaire et donc à payer des charges sur une somme qui n’est pas un revenu. Vous pouvez le faire quand même, mais il faut que vous anticipiez les 25% de charges que l’URSSAF vous réclamera dessus, sinon, vous êtes perdants. Et avec 25% supplémentaires, j’estime que c’est mon client qui est perdant. Et ça, je ne veux pas non plus. 

Il y a bien la possibilité des frais de débours, des sommes avancées au nom du client. Mais je ne vois pas vraiment l’intérêt…


Utilises-tu toujours un nuancier pour tes créations ?

Pas du tout. Uniquement lorsque le projet nécessite une impression en Pantone. Ce qui est finalement assez rare en regard du profil de mes clients (TPE et entrepreneur solo). Je me fie uniquement à mon écran Retina. Par contre, je conseille de demander un BAT papier à l’imprimeur pour s’assurer que la colorimétrie soit conforme à vos attentes autant qu’à celle de votre client. On sait tous que l’on ne peut pas se fier à 100 % à l’affichage de nos écrans ( Et encore moins à ceux de nos clients! )

L’organisation


Des conseils pour la gestion de planning et de projet ? 

C’est comme pour deviser. Etre indépendant, c’est avant tout bien se connaître. Et connaître ses limites. Je sais comme c’est dur de refuser du travail parce qu’en bon free-lance, on a peur de manquer. Mais être professionnelle, c’est aussi savoir dire non quand on sait que l’on ne pourra pas tenir les délais.

Mon conseil donc : Apprenez à vous connaître pour savoir précisément combien de temps vous passez sur chaque type de tâche. Par exemple, je sais qu’il me faut 5 demis-journées pour mes 3 propositions de logos.

Puis j’établis un rétro-planning à chaque nouveau projet. Moi, je prévois 2 semaines pour l’envoi de logos. Puis 2 semaines d’aller-retour pour être confortable. 1 semaine pour la réalisation de la charte puis 2 semaines pour les déclinaisons. Si vous avez une deadline à respecter, partez de cette échéance et faites-le à l’envers pour voir si tout « rentre » ou si vous êtes obligée de raccourcir une étape. 

J’ai une frise de temps qui m’aide à visualiser les projets qui se chevauchent. Et j’apprends encore à dire non, à annoncer des délais plus longs pour que ce soit plus confortable pour moi et pour ne pas travailler dans l’urgence. Ou bien à dire : « Oui, mais pas avant… »

Avant, je donnais des délais serrés par peur de perdre le client. Alors oui je gagnais le contrat mais derrière, je n’étais pas toujours capable d’honorer les délais annoncés. Je perdais en crédibilité et mes clients n’étaient pas toujours satisfaits. Par conscience professionnelle, je faisais des gestes commerciales. On était tous perdants finalement. 

Vous serez surpris de voir que l’honnêteté est toujours payant. En fait, on oublie qu’on peut imposer nos conditions et que si vous êtes parfaitement en accord avec cela, les clients vous suivront. Par exemple, ( sauf exception ) je ne répond plus au téléphone si ce n’est pas sur rdv, car j’ai réalisé que je perdais énormément en efficacité en étant sans cesse dérangée pendant mes phases de création. Je préviens mes clients dès le début de cette « condition ».  Et ils l’acceptent bien.


Comment gères-tu ton temps ?
Un projet après l’autre ou plusieurs de fronts ?

En théorie, je divise mes journées en 2, le matin est consacré à de la création et l’après-midi aux petites modifs et traitement des mails qui demandent moins de concentration. Quand je travaille sur un logo qui me demande 5 demi-journées, je les répartis sur deux semaines, uniquement les matins pour être sûre d’être dans les meilleurs dispositions et pour me laisser le temps de digérer entre chaque session. Les après-midi me permettent de ne pas prendre de retard sur les autres projets en cours.

Ne faire qu’un seul projet à la fois n’est valable à mes yeux que si vous facturez vos prestations à des tarifs élevés. N’oublions pas qu’il faut quand même en vivre ! J’aimerais tendre vers cela pour pouvoir être 100% focus sur un seul client à la fois et faire un travail exceptionnel mais il faut pouvoir suivre financièrement… Et donc monter de gamme, et arriver à facturer en conséquence pour être sereine.


Il t’arrive de travailler le soir et les week end ? 
Comment décrocher quand on travaille chez soi ?

Difficile de décrocher, je ne vais pas vous mentir. Mais c’est avant tout parce que j’adore ce que je fais. Je suis passionnée par mon métier, je suis excitée à l’idée de développer mon activité. Ce n’est pas une corvée. Je l’avoue, parfois, je préfère travailler sur mon business plutôt que jouer avec ma fille. Je suis aussi très frustrée de devoir arrêter à 17h40 pour aller la chercher à la crèche.

Et pourtant, j’ai conscience de l’importance de s’accorder de vrais moments de pause, de vraies journées off pour être entièrement à ce que je fais les jours de travail. Il faut laisser son esprit et son énergie créative se ressourcer de temps en temps. Alors pour 2021, je vais travailler là-dessus.  Après, avoir mon bureau séparé a clairement aider à déconnecter plus facilement.

Et aussi…

Es-tu passée par un CMS comme wordpress pour ton site ?

Oui, mon site est fait sur WordPress. À l’époque, c’était le CMS le plus connu ( Et le seul ? ) et donc celui sur lequel je me suis auto-formée. Depuis, il y a plein d’alternatives « no-code » plus intuitives comme Wix, SquareSpace, Webflow… Mais comme je gère suffisamment WordPress désormais et que le Web, ce n’est vraiment pas mon truc, je n’ai jamais pris la peine de m’y pencher davantage.


As-tu investi dans le référencement de ton site ?

Avant tout, j’y ai investi beaucoup de temps pour me former et faire les choses au mieux avec mes compétences. Puis, depuis plusieurs années, j’ai défini une enveloppe mensuelle d’environ 100€ dédiée à une campagne Google Ads. Début 2020, j’ai également fais auditer mon site par un expert SEO pour déceler les « grosses erreurs » que j’avais pu commettre.


Des conseils pour trouver des stages ?

Envoyer une candidature PER-SO-NA-LI-SÉE ! À ma toute petite échelle, je reçois déjà beaucoup de demandes. Alors, je n’ose pas imaginer le nombre que peut en recevoir des structures plus importantes et plus connues. Et si vous saviez ce que je reçois… Des « Bonjour Monsieur » ou « J’adorerais travailler dans votre agence ». La preuve que le candidat n’a même pas pris deux minutes pour se renseigner à propos de mon entreprise et de qui je suis. Autant vous dire que je ne lis même pas la suite.

Alors, mon conseil : Personnalisez votre candidature. Et cela, dès l’objet de votre mail ! Parce que recevoir 1000 « Demande de stage » dans sa boite mail, il n’y a rien de pire pour faire une indigestion avant même de les ouvrir. Montrer que vous vous êtes sincèrement intéressé à l’entreprise que vous démarchez. Et faites la différence sur l’approche, le support.

La stagiaire que j’ai prise cette année m’a envoyé sa candidature par courrier avec de jolis papiers, une belle enveloppe faite à la main, et un texte personnalisé. Je n’ai même pas demander son CV.

On fait un métier créatif. Alors soyez créatifs !


Est-ce que tu prends des stagiaires ?

J’ai eu deux très belles expériences les deux dernières années. Mais ce n’est pas pour moi. Cela me prive trop de ma « liberté » d’organiser mes journées comme je l’entends. Et puis, si cela me fait plaisir de transmettre, ça me demande beaucoup d’investissement personnel pour peu de choses « à gagner » en retour. Je travaille seule depuis 7 ans, et je suis incapable de laisser quelqu’un faire quelque chose à ma place sans repasser derrière. Simplement parce que ce ne sera jamais « parfaitement » ce que j’ai en tête.  


Que conseillerais-tu à quelqu’un qui souhaite
se lancer en parrallèle d’un job ?

Être entrepreneur, si vous souhaitez réellement développer votre activité, demande beaucoup de temps et d’énergie.

Une question, donc, plus qu’un conseil : Avez-vous le temps et l’énergie disponible en plus de votre boulot de salarié ? Sinon, vous allez vite vous épuiser au travail, et vous retrouver à travailler les soir et le week-end pour honorer les demandes de vos clients.

Un autre point : Je ne sais pas quel métier vous exercez en salarié, mais être free-lance, c’est n’avoir personne au dessus de soi pour nous donner de direction créative ou choisir les propositions à présenter à ses clients. Avez-vous donc suffisamment de recul sur votre travail pour décider seul de ce qui mérite ou non d’être présenté au client ?


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